Blog

07 Dec 2023

LE BAL DES CERCUEILS

Le BAL DES CERCUEILS arrive dans quelques jours.

En voici quelques extraits.

 

" ... Mercier hocha la tête. Ainsi, c’était la raison de toutes ces tergiversations et de ce conciliabule quasi clandestin à deux pas du cours de Vincennes. Un coup foireux susceptible de nuire à la réputation du directeur de la PJ ! La suite à l’avenant lui ménageait quelques surprises de taille.

Le commissaire écouta Collignac sans l’interrompre avant de jeter un regard consterné sur les miniatures alignées sur le bureau. Trois minuscules cercueils ! À peine plus gros que de petites boîtes d’allumettes, des babioles comme on en déniche au rayon Halloween, au milieu des citrouilles et des masques de sorcières aux ongles acérés et aux nez crochus..."

                                                                                         ***

" ... Chaufilar pénétra dans la boutique rue de Rome, en zigzaguant entre les mygales velues perchées sur leurs toiles et les têtes de vampires aux yeux exorbités, comme dans le train fantôme d’un parc d’attractions. Il ne manquait que le son et la fumée pour parfaire l’ambiance.

Le vendeur, un jeune roux aux cheveux ébouriffés et au visage constellé d’éphélides, se saisit le menton circonspect devant la demande de son client.

— Des cercueils miniatures, vous dites. Mais, des vrais ? Enfin, je me comprends, des reproductions en dur ? Parce que nous commercialisons des kits de tatouage. Des impressions éphémères très réalistes à se coller sur la peau. Les gothiques en sont friands. Vous voulez jeter un coup d’œil au catalogue... "

 

25 Jul 2022

Des nouvelles de Chaufilar et Piedevant

Après POISSON MORTEL et LE MANOIR DES CLOPORTES, Vous retrouverez Victor Chaufilar et Douglas Piedevant pour une enquête qui les conduira du macadam parisien aux sentiers de l’Île-aux-Moines.

Voici un court extrait de ce nouveau roman. D'autres suivront d'ici sa publication en octobre 2022.

"...La bouche de métro déversait un flot continu de concurrents, aux leggings bariolés et chaussures flashy, qui se dirigeaient vers le Parc des expositions. Elle se joignit à la colonne montante, celle qui convergeait vers le village Marathon, le long de la ligne de tramway. Deux cents mètres au petit trot. Elle était arrivée. Elle présenta son code QR et arbora son certificat. Son médecin généraliste n’avait rien trouvé à redire, à part quelques ecchymoses qui l’avaient surpris. « On jurerait des traces de coups, s’était-il exclamé. » Elle avait vite coupé court à sa remarque. Une chute idiote dans les escaliers. Sinon, corps parfait, jambes de feu, physique apte à tenir la distance.

Le mental... on verrait bien.

Organisation militaire dans le hall 1.

Elle rejoignit sa file et patienta un long moment. Le samedi après-midi drainait toujours les plus gros bataillons de coureurs à pied. Devant elle, un groupe de Hollandais parlait fort et n’en finissait plus de demander des précisions sur le déroulement de l’épreuve dans un français très approximatif. Son tour vint enfin.

— Votre nom, c’est comment ?

— Sophie Marsault.

Le bénévole, le badge pendu au cou, sursauta. Surpris. Il leva la tête et la fixa d’un œil curieux avant de chercher dans les M de sa liste.

— Comme l’actrice ?

— Presque. Avec un S, un L et aussi un T à la fin. Mais, aucun film à mon actif.

Il se marra. Ce n’était pas tous les jours qu’il côtoyait une Sophie Marsault.

— 42195 ! On peut dire que vous avez du bol.

L’homme plissa les paupières sur ses petits yeux noirs de goret, renifla bruyamment et se mit à fouiller dans un carton posé devant lui. Que voulait-il dire ? La chance ? Elle l’avait abandonnée depuis déjà longtemps. Avec l’autre qui la phagocytait. Elle lui jeta un regard interrogateur.

— Le numéro... 42195... le marathon… comme la distance. Ça ne vous a pas fait tilt ?

Elle réalisa soudain.

Il lui tendit le dossard.

— Objectif 3 h 30. Mazette. C’est pas votre première tentative, je suppose.

Erreur. Elle avait choisi le temps au pif au moment de l’inscription, pas trop près des champions, mais loin des nuls. Ses quarante kilos, ses jambes élancées et son visage émacié avaient fait le reste. Le bonhomme devait s’imaginer qu’elle était une dévoreuse d’asphalte, une inconditionnelle du macadam. De celles qui se jettent sur les routes avec une frénésie obsessionnelle, sous le soleil, la pluie et la neige. Ces passionnées qui se shootent aux endorphines. Elle l’observa du coin de l’œil. Porky avait dû remiser ses baskets depuis des lustres, avec sa bedaine. Et en plus, il puait la clope.

Elle s’apprêtait à faire demi-tour, mais il la retint.

— 42195, c’est collector. On peut faire un selfie ?

Elle qui souhaitait rester discrète. Elle chercha à se défiler.

— Je ne veux pas retarder tout le monde...

— Allez ! Laissez-moi épater mes potes. Sophie Marsault... avec le 42195... Vous pouvez le mettre bien devant vous, pour la photo ?

Le bonhomme était gonflé. Elle pria pour que l’autre ne l’ait pas pistée encore une fois. Une volte-face rapide, pour scruter autour d’elle, lui permit de se rassurer.

— Vous ressemblez un peu à celle de la boum, continua le bénévole. On vous l’a déjà dit ?

On l’emmerdait avec ça depuis toujours. Les mecs, surtout, qui rêvaient d’accrocher une Sophie Marsault à leur tableau de chasse et bavaient devant ses nichons. À défaut de l’originale...

Le sexagénaire s’était approché jusqu’à la frôler. Il tendait son téléphone à bout de bras, tout sourire, pour immortaliser leur rencontre. Il l’agrippa par l’épaule et colla son visage au sien. Elle ôta ses lunettes de soleil. Si elle avait su, elle se serait maquillée. Pas pour lui. Juste pour effacer les cernes qui creusaient ses yeux. Les stigmates de ses tourments, l’empreinte de l’autre.

Elle avait beaucoup gambergé la veille. Sans compter les kilomètres avalés pendant sa nuit agitée. La descente des Champs-Élysées au milieu de la clameur populaire, la rue de Rivoli avec la foule dense massée sur les trottoirs qui scandait son nom. Elle se revoyait longer le Bazar de l’Hôtel de Ville, puis contourner la Bastille pour se jeter dans le Bois de Vincennes par l’avenue Daumesnil. Elle se sentait légère. Une plume en lévitation au-dessus du bitume, avant… que son bourreau la rattrape et lui assène une gifle puissante, dévastatrice. Même dans son sommeil, il ne cessait de la poursuivre.

Elle frémit et retrouva la réalité. Le type au selfie la remerciait chaleureusement avant de rejoindre son poste. Les joggeurs avaient patienté derrière elle, sans broncher. Ils la détaillaient, interrogateurs, fouillaient leur mémoire à la recherche d’une image aperçue à la télévision, sur les réseaux sociaux, pour comprendre, mais ne la reconnaissaient pas. Et pour cause. Elle n’était qu’un numéro parmi des dizaines de milliers d’anonymes. Aujourd’hui, car demain...

Elle regarda sa montre. Elle disposait à peine d’une trentaine de minutes pour filer jusqu’à Montparnasse et rentrer chez elle. Un temps réduit, pour ne pas éveiller les soupçons de l’autre.

Elle jaillit du métro, après une cavalcade sur le long tapis roulant de la station, se précipita vers les escaliers mécaniques et rejoignit les consignes au niveau 2. Elle vérifia le contenu de son sac à dos. Quelques vêtements de rechange, ses papiers, sa carte bleue — la nouvelle, celle du compte qu’elle venait d’ouvrir —, son billet de train, un peu de liquide, un portable et sa puce encore dans leur emballage. Le strict indispensable et la clé bien sûr. Le casier se referma. Trop tard pour reculer..."

06 Aug 2021

3e roman, nouvel extrait

La relecture et les corrections de mon 3e roman se terminent. Je vous en dévoilerai le titre et la couverture dès la rentrée. Pour patienter, je vous en propose un nouvel extrait.

" Le jeune joggeur se tenait, figé, abasourdi par sa découverte. Pour une fois qu'il s'écartait de son parcours habituel, c'était bien sa veine de tomber sur un cadavre. L'idée de filer et de se taire pour s'épargner un sac d'embrouilles lui avait traversé l'esprit. Son sens moral, ou plutôt la peur de ruminer sa lâcheté, des jours durant, avait vite repris le dessus. Il devait alerter la police.

Il trottinait sur place en grelottant, depuis une vingtaine de minutes, lorsqu'il distingua au loin la lumière bleutée d'un gyrophare qui éclairait les arbres par intermittence et entendit des portières claquer.

Les flics en civil ne l'avaient pas aperçu et exploraient d'un regard circulaire les alentours du zoo de Vincennes. Il se précipita à leur rencontre, les bras dressés, pour se signaler.

— C'est moi qui vous ai appelé. Venez, c'est par ici.

Les branches vermoulues et recouvertes d'une mousse épaisse et verdâtre, les buissons d'épineux gênaient l'accès plus avant dans le sous-bois. La terre lourde collait à leurs chaussures. Les policiers durent enjamber plusieurs troncs couchés au sol et écarter des rejets d'aubépine qui menaçaient de leur griffer le visage.

— Bon sang ! pesta le capitaine Douglas Piedevant. Qu'est-ce que vous êtes allé faire dans un endroit pareil, au milieu de cette jungle ?

— Une envie pressante.

— Vous ne pouviez pas pisser contre un arbre, au bord de la route, comme tout le monde ? ajouta le brigadier Duval à la trogne rubiconde, l'air suspicieux.

— C'était pas que pour uriner. Je n'allais pas baisser mon froc à découvert, devant les voitures. Je ne suis pas un exhibitionniste.

— Hum... Votre nom, c'est comment déjà ?

— Christophe Boulanger.

— Ça s'écrit comme le gars du fournil, avec un seul L ? poursuivit le flic en sortant un carnet à spirales de sa poche.

Le joggeur acquiesça. Une trentaine de mètres plus loin, il s'arrêta et pointa le sol avec son index.

— Voilà. C'est ici. Comme je vous l'ai dit au téléphone, le type est mort.

Ils aperçurent la chaussure dont le talon dépassait à peine d'un tas de branchages, au milieu du lierre.

— Vous avez touché à quelque chose avant notre arrivée ?

— Non. Rien du tout.

— Pourquoi avez-vous imaginé qu'il y pouvait y avoir quelqu'un là-dessous ?

— Quand j'ai vu la godasse, j'ai pensé qu'on l'avait jetée. J'ai shooté dedans, machinalement. Quelle idée ! J'ai failli me péter le pied, comme si j'avais tapé dans une pierre. J'ai compris qu'elle n'était pas vide, que je venais de tacler un cadavre..."

18 Dec 2020

3e roman, 1er extrait

Je débute l’écriture de mon 3e roman. C’est l’occasion pour Victor Chaufilar et Douglas Piedevant de reprendre du service après la délicate enquête menée chez les étudiants en médecine (POISSON MORTEL paru en 2019) et l’intermède ASBESTOSIA.

En voici quelques lignes :

"  Basile Berrier jura entre ses dents. La mémoire lui jouait de vilains tours depuis quelques mois. Oh, rien de significatif ! Mais, des années plus tôt, le blase de cet animal lui serait tout de suite revenu en tête. Au lieu de cela, le visage de cette jeune actrice aux allures de Betty Boop venait mystérieusement parasiter ses pensées. Il devait bien exister un lien entre les deux. Mais, lequel ? Il connaissait pourtant cette espèce de chimère au museau conique et pointu, à la queue fine et au corps recouvert de boucliers articulés. Une bête hideuse qui inspirait le dégoût. Il augmenta le grossissement de la lunette. Le mammifère se dandinait, sous son œil écarquillé. Il s’arrêta après quelques mètres, se dressa sur ses pattes arrière avant de humer l’air. L’animal semblait explorer son environnement, y chercher un refuge pour se soustraire au regard des hommes.

Basile fit pivoter l’optique, de quelques degrés vers sa gauche, et poussa un cri de surprise. Un chauffeur de poids lourd ganté venait de décharger sept paniers grillagés et relâchait les bestioles dans l’enclos. Il prenait grand soin d'éviter qu’elles ne s’échappent pendant la manœuvre.

« Nom de Dieu ! s’exclama le vieux. » Un troupeau d’énormes cloportes à quatre pattes s’offrait à son regard incrédule. Il resta un long moment, immobile, à contempler le spectacle insolite, puis saisit une feuille vierge. Il inscrivit en entête la date du jour avec application et entreprit de rapporter avec méticulosité les détails de l’opération, pour ne rien oublier...."

24 Oct 2020

ASBESTOSIA, un thriller sur fond de scandale sanitaire.

Publication le 03 novembre 2020. 

Kantor, soudeur et syndicaliste, est découvert sans vie à son domicile parisien.

Un suicide ? Un meurtre ?

Un sac plastique, une fine poussière grisâtre, une lettre retrouvée au fond d'un tiroir jettent le trouble.

Et ces taches dans la salle de bains ? Des empreintes génétiques vite exploitées, mais leur propriétaire possède un alibi indestructible.

Qui sème la mort, l’amiante et le sang ? Un proche des victimes du chrysotile ? Le coupable désigné par le mystérieux Santini ?

Victor Jalabert et Nicolas Robic de la 2e DPJ se perdent en conjectures quand survient un drame en plein congrès de Médecine du Travail.

Un thriller sur fond de scandale sanitaire où se mêlent patrons retors, comité de lobbyistes et lanceurs d’alerte.

20 Sep 2020

Quelques lignes de mon prochain roman à paraître

Junius saisit des plans soigneusement rangés dans un tube en carton et les déroula sur la couette.

— Approche. Ça te dit quelque chose ?

— Évidemment. Vapocraqueur, zones 4, 5 et 6. Ce sont les unités de la raffinerie sur lesquelles les ouvriers de Bertoni interviennent depuis deux semaines. Pourquoi certaines lignes de tuyaux sont tracées en rouge ?

— J’y viens. Ces documents sont ultra-confidentiels.

— Comment t’as fait pour les avoir ?

— Je garde mes sources secrètes, s’amusa-t-elle. Les services de prévention n’ont jamais été informés de leur existence. Encore moins les instances représentatives du personnel. Et pour cause !

— Alors, le rouge, ça signifie quoi ?

— Ce sont les secteurs amiantés.

— Amiantés ! Mais, les gars ont commencé à désosser ces tuyaux depuis un moment déjà. Ils sont bien tombés sur des enrobages suspects et ...

— Comment ont-ils réagi ?

— Ils ont fait jouer leur droit de retrait, bien entendu. Mais on leur a collé sous les yeux un rapport du BRGM1 prouvant que le calorifuge contenait juste un mélange de laine de roche et de liant argileux. Il n’y avait plus de discussion possible et tout le monde a repris le travail.

1Bureau de Recherches Géologiques et Minières.

13 Jul 2020

Extrait de mon prochain roman

Un mois avant la découverte du corps de Kantor

 

L’agent de sécurité roupillait dans son Algeco devant un amas de canettes vides. Ses rottweilers, attirés par l’odeur de la viande, s’étaient jetés sur les boulettes et les avaient englouties sans flairer la présence des anesthésiques. Ils ronflaient la gueule ouverte et la langue pendante, étendus sur le gravier.

Ramon avait découpé le grillage à la pince, sans grande difficulté. Les membres du commando équipés de combinaisons et de masques FFP2 s’étaient engouffrés dans la brèche puis dispersés aux quatre coins de l’édifice délabré pour accomplir leur tâche. À peine une heure plus tard, des tags géants, des affiches noires et rouges recouvraient la façade et les murs.

 

Ramon vida les seaux dans une bouche d’égout proche, nettoya les balais maculés de colle pâteuse avec l’eau d’un jerrican. Il essuya avec précaution le matériel avant de le poser sur une bâche pour ne pas laisser de traces dans l’utilitaire. Les bombes de peinture finirent au fond d’une benne à gravats. L’opération s’était déroulée sans anicroche et touchait à sa fin. Restait la com'. Le jeune militant saisit le portable acheté d’occasion, dans une petite boutique de la rue Montgallet, sous un nom d’emprunt. Il introduisit la puce de la carte prépayée dans l’appareil et suivit les instructions affichées sur l’écran du téléphone. La pleine lune, à demi masquée par des nuages, donnait à l’usine désaffectée un aspect lugubre du plus bel effet.

Ramon réalisa une série de clichés en plan rasant pour renforcer le caractère sinistre de la friche industrielle. Le grand calicot, déployé sur ce qu’il restait de façade, avait de la gueule sur les photos. Pour immortaliser les graffitis, il se rapprocha des bâtiments à moitié détruits puis cadra l’enseigne métallique corrodée par la rouille. Les lettres en partie effacées permettaient encore de deviner, sans trop de difficulté, le nom de l’ancien équipementier automobile. Il fit défiler les prises de vues, satisfait, puis monta dans son véhicule et se mit au volant.

 

La départementale qui menait à Paris était déserte. Après 23 h, les rares conducteurs empruntaient plutôt la nationale ou l’autoroute. Ramon parcourut une bonne centaine de kilomètres à travers le bocage normand. Le long de la forêt de Rambouillet, il bifurqua dans une allée caillouteuse. Des entrepreneurs indélicats venaient régulièrement déverser des gravats à cet endroit, mais au beau milieu de la nuit il craignait moins de les rencontrer. Il s’enfonça plus avant sur un chemin étroit à l’abri des regards. Près d’un étang, il coupa le moteur, pour prendre le temps d’adresser plusieurs messages aux médias. Il vérifia qu’il n’avait oublié aucun de ses correspondants, puis jeta le portable dans l’eau, loin du bord. Les flics ne risquaient plus de le tracer. Au petit matin, les journalistes alertés se précipiteraient dans l’Orne. Ils batailleraient pour recueillir les témoignages des riverains et transmettre leurs reportages aux rédactions.

 

À 4 h 30 pétantes, tout était bouclé. Ramon poussa la porte de son domicile avec un soupir de soulagement. Il avala un demi-comprimé de Zopiclone, s’allongea sur le lit sans même prendre la peine de se dévêtir et sombra dans un sommeil bien mérité.

 

Vers 8 h, l’arrivée d’un SMS le tira de sa narcose. Il se massa les paupières avec les index, s’aspergea le visage d’eau froide. Les derniers effets du somnifère se dissipèrent.

« C’est l’heure du petit-déjeuner. »

Le message affiché venait de Beria. Il sourit. Les deux amis avaient gardé les habitudes enseignées au Mont-Saint-Aignan, à l’école de la Ligue, bien avant la naissance du NPA1 et leur transfuge vers la mouvance écologiste radicale. Ils conservaient les pseudonymes de l’époque, par nostalgie. Il répondit sur le même ton.

« Merci, j’allume la cafetière. Je préviens Junius. »

Il appuya sur la télécommande. Le canal 15 diffusait des images apocalyptiques du chantier déserté. Les graffitis à la peinture rouge et les pictogrammes à tête de mort crevaient l’écran au milieu des murs éventrés et des gravats. Le sous-titrage annonçait le scoop.

« Exclusivité BFM. Des tonnes de poussières toxiques pulvérisées dans l’air à proximité d’un village... »

Une journaliste ânonnait les commentaires distillés par le directeur de la rédaction dans son oreillette.

« Le groupe Martes Foina dénonce les pratiques frauduleuses d’une société sous-traitante de l’entreprise Bertoni... Selon les lanceurs d’alerte, de faux documents auraient été produits pour s’affranchir des obligations règlementaires et permettre le démarrage de gigantesques travaux de démolition... Une cinquantaine d’ouvriers bulgares détachés ont été exposés à l’amiante pendant plus de deux semaines sans aucune protection... Les enfants d’une école primaire voisine ont dû être évacués en urgence... Monstrueux...

L’inspection du travail a fait cesser l’activité sine die... Les maîtres d’œuvre sont dès à présent entendus dans les locaux de la police... »

Les caméras s’attardaient avec complaisance sur les toitures disloquées des entrepôts. Un amas de débris fibreux jonchait le sol au milieu de morceaux de fibrociment. On reconnaissait çà et là, disséminées dans la poussière grisâtre, des garnitures de freins vestiges du passé.

1Nouveau Parti Anticapitaliste.

23 Jun 2020

Mon second roman prend forme

Rendez-vous dans quelques mois pour sa publication.

Un thriller médical, sur fond de scandale industriel, où la mort d’un syndicaliste ouvrier va conduire les enquêteurs sur les traces de patrons retors et d’un comité de lobbyistes.

Un petit indice pour vous mettre sur la piste, le journal Le Monde , dans un article du 20 juillet 2019, titrait :

« L’AMIANTE UN SCANDALE SANITAIRE SANS PROCÈS ? Deux nouveaux non-lieux viennent d’être prononcés dans des affaires d’exposition à la “fibre tueuse”... »

Prochaines étapes à vous faire partager, après relecture et corrections, le choix du titre et de la couverture.

track